dimanche 11 mai 2014

L'hyperactivité chez l'enfant et l'adulte



Suite à une conversation de bac à sable, ma voisine neuropsy m'a prêté un ouvrage très intéressant sur l'hyperactivité: On se calme! Enfants agités, parents débordés d'Olivier Revol.

Jusqu'alors, l'hyperactivité n'était pour moi qu'un vilain mot. Je me disais qu'avant les parents étaient bien contents que les enfants se lèvent à 5h du matin débordant d'énergie pour aller traire les vaches. Mais l'hyperactivité peut être aussi la manifestation de problèmes plus graves, et nos modes de vies, s'ils ne sont pas adaptés en conséquence, peuvent rendre les choses beaucoup plus compliquées pour ceux qui en souffrent.

Voici ce que j'en ai retenu:

L'hyperactivité est un véritable trouble qui ne doit pas être confondu avec le caractère survolté d'un nombre croissant de personnes; trait généré et valorisé par nos sociétés numériques au rythme endiablé. 

Elle est très souvent associée à une déficience d'attention. On appelle Trouble Déficit d'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), ce trouble cognitif et social qui touche 3% à 5% des enfants et 5% des adultes. 

Mais l'hyperactivité est avant tout un symptôme (comme la fièvre) auquel plusieurs causes sont imputables:

  • le TDAH donc: l'enfant a un besoin constant de bouger. Il ne se passe pas une journée sans éclat. Il a des difficultés à se concentrer sur une tâche trop longtemps car il "zappe" constamment au fil de ses pensées (par ex: le parcours du combattant pour s'habiller le matin à l'âge où ça ne devrait plus arriver, ou, chez l'adulte, les parents qui "oublient" leur enfants à l'école car, en cours de route, ils sont absorbés par autre chose). Les personnes souffrant de TDAH ont plus de difficultés à s'empêcher d'agir et ont une aversion prononcée pour le délai. Ils préfèrent une satisfaction moindre mais immédiate de leur désir à l'attente d'une récompense plus importante. De manière plus positive, les hyperactifs souffrent d'un trop plein "d'hormone de motivation" ce qui les rends proactifs.
  • un problème neurologique, l'épilepsie par exemple.
  • des causes éducatives, c'est à dire "le manque de cadre et de repères éducatifs". Les parents doivent définir les règles simples de la vie en famille et assurer leur respect par "une attitude ferme, bienveillante et adaptée". Remarque: cela peut se faire lors d'un "conseil de famille", vous savez ces petites réunions hebdomadaires ou ponctuelles qui aident chaque membre à exprimer ses attentes et ses besoins et, plus généralement, à organiser la vie de famille.
  • une maladie génétique: maladies chromosomiques telles que la nerofibromatose, le syndrôme de Williams ou le syndrôme de l'X fragile...
  • la dépression, l'anxiété: définie chez l'enfant comme "un état de tristesse qui dure plus de 15 jours". L'agitation de ces enfants apparait avec le trouble dépressif suite à un événement  ou une situation particulière.
  • des troubles de l'apprentissage: tous les troubles "dys": dysphagie, dyslexie, dyspraxie, etc. L'hyperactivité se manifeste souvent à l'entrée de l'école primaire.
  • les enfants à haut-potentiel (HP): qui s'ennuie à l'école et/ou qui sont préoccupés très tôt par des problèmes trop grands pour eux (la mort, l'avenir de la planète, l'harmonie familiale...). 
  • les enfants dysharmonies, c'est à dire qui confondent réalité et imaginaire. Ces enfants sont décrits comme perturbateurs depuis toujours mais pas toujours

L'hyperactivité est le fruit d'une vulnérabilité génétique: les symptômes se transmettent dans environ 65% des cas, mais ces facteurs héréditaires évoluent selon l'environnement dans lequel évolue l'enfant. Par exemple, un environnement hyper-stimulant va favorisé l'apparition des troubles liés à l'hyperactivité.

Selon Olivier Revol, le TDAH ne peut se diagnostiquer qu'à partir de 6 ans, mais beaucoup de parents situent l'apparition des difficultés à partir de l'âge de la marche (autour d'un an donc). Dans de nombreux cas, le TDAH est diagnostiqué lors de l'entrée à l'école et devient "explosif" en secondaire.

Outre le suivi thérapeutique et parfois médicamenteux (sous haute surveillance et après un bilan complet par un psychiatre hospitalier qui explore toutes les causes citées plus haut), l'auteur offre quelques conseils pratiques pour les parents. certains relèvent clairement de la parentalité positive:

  • encourager son enfant et mettre l'accent sur ce qu'il fait de bien. RQ: je vous renvoie à l'article "complimenter mon enfant : bien ou pas ?" du blog "en chemin vers une éducation bienveillante" qui offre de bonnes pistes.
  • partager du temps ensemble (jouer 15 min par jour avec son enfant selon ses propres règles)
  • afficher les règles de vie familiale
  • formuler des exigences simples et claires et fractionner les demandes
  • structurer et organiser son environnement
  • limiter les sources d'excitation: ordinateur /télé/jeux vidéos...
  • favoriser les activités extérieures.
  • anticiper les moments de crises: avant les repas, quand il s'ennuie, en cas de changements de programmes, dans un groupe, au réveil...
  • lui proposer des stratégies du type: "stop, think and go"
  • le prendre à part quand l'excitation monte
  • passer la main à d'autres adultes (en les briefant sur le TDAH)
  • se souvenir de sa propre enfance... en effet, si votre enfant souffre d'hyperactivité, il y'a  de très forte chace que vous le soyez aussi...
Ce qui m'a plu dans ce livre c'est les très nombreux cas présentés qui permettent de ce faire une idée plus concrète de l'hyperactivité et ces différentes facettes.

Vous trouverez plus d'infos sur le TDAH sur le site de l'association de parents TDAH Belgique.


2 commentaires:

Larissa a dit…

Très intéressant, merci.
ET j'adore la photo d'illustration!

Anaïs a dit…

Merci Larissa :)

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...